Grand Griffe
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 Panthéon énéen

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AuteurMessage
Balian Klade
Chef de la Compagnie
Balian Klade


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Panthéon énéen Empty
MessageSujet: Panthéon énéen   Panthéon énéen EmptyJeu 14 Jan - 23:41

Du temps des ancêtres de nos ancêtres, nous vivions dans des villes, des villages, des hameaux. Nous avions nos ports, nos mines et nos scieries. Nous étions des marchants. Puis vint le grand cataclysme qui fit de nous des marchands.

Sountada brillait haut dans le ciel, la nuit du changement, cette nuit qui marqua notre histoire. Dans les rues de notre île capitale, ce n'était que chansons et boissons. Aux balcons, aux créneaux, des oriflammes pendaient. De partout des torchères illuminaient la nuit. On célébrait, je ne sais, quelque dieu ou jour saint. L'histoire n'a pas gardé l'origine de la liesse.

Mais c'est pour cette fête que Nelties dansait sur la place centrale de notre île capitale.

Du poignet, elle captait le regard du passant et d'un mouvement de nuque, sa longue chevelure en s'ébattant gaiement le tenait immobile. Sa robe s'envolait découvrant sa cheville et le passant dés lors oubliait tout le reste. Rien ne pouvait compter davantage à ses yeux que le corps de Nelties et sa danse du feu.

Ils étaient des centaines, peut-être des milliers, tous figés, contemplant cette ultime beauté. Et Nelties s'enhardit, d'être ainsi admirée, absorbant l'énergie du désir exprimé et toujours dansante accéléra le pas, donnant des coups de hanche jusqu'à ce que l'estrade sur laquelle elle était se mette à fumer.

Les volutes blanchâtres qui venaient la masquer ne faisaient qu'attiser davantage le désir des spectateurs massés, ivres et assoiffés.

Ferdec s'obligeait à ne pas regarder Nelties qui dansait pour ne pas succomber. Voleur de métier, lentement se glissait entre les spectateurs qu'il voulait délester. Bourses, fibules ou broches, tout était bon à prendre tant qu'il pouvait l'avoir sans déclencher d'alarme.

C'est alors qu'il vit un certain Néamal, un mineur de renom, qui avait quitté sa montagne pour cette grande occasion et qui portait au bras un bracelet de bronze serti de diamants qui renvoyait le rouge des feux alentours sur les visages proches. Sans perdre de temps, Ferdec se pencha et d'un geste familier fit mine de bousculer Néamal, tout en le soulageant du bracelet qu'il glissa dans sa poche. Mais Sountada, traîtresse aux voleurs parfois, révéla à Néamal qu'il n'y avait plus le rouge éclatant mais le gris de la nuit sur les visages autour. Il hurla « au voleur » et puis se retourna en pointant un doigt accusateur sur Ferdec. Ce dernier qui partait de la place en silence se retrouva bloqué par trois hommes de garde. Ne pouvant plus s'enfuir, il tenta de lutter. Pour défendre sa vie, il prit en main ses dagues. Les hommes de la garde, surpris, furent vite à terre et Ferdec allait pouvoir s'échapper lorsqu'il entendit un cri par derrière et des pas rapides qui se rapprochaient. Par réflexe, il prit une de ses dagues. Au jugé la lança, avant de s'échapper.

Néamal la vit arriver droit vers lui. Il eut juste le temps de se laisser tomber. Et la dague fusa en sifflant dans la nuit. Dans le cœur de Nelties, elle alla se planter.

Une immense clameur de profonde détresse s'éleva de la place. Et tandis que Nelties lentement s'écroulait, l'estrade s'enflamma.

Un instant le silence recouvrit chaque esprit et de dessous le sol, un tremblement se fit. L'énergie de désir dont Nelties s'était nourrie était sauvagement libérée. Le feu de sous la terre répondit à l'appel du feu du désir. Le sol se craquela. La fissure s'agrandit. Tous se mirent à hurler. Les maisons se fendirent en deux comme brindilles. La lézarde poursuivit son chemin le long de la montagne au pied de laquelle nous avions bâti notre ville capitale. De hautes tours de pierre vacillaient, s'écrasaient sur ceux qui n'avaient pu assez loin fuir. A peine quelques instants de plus à contempler cette horreur et il n'y avait déjà plus rien à voir que les ruines et les morts. Tout était fracassé. Et alors la montagne se fendit. La lave recouvrit tous les corps. La lave vint pour tout avaler.

Et tandis que la lave recouvrait le sol, un nuage noir de suie s'éleva dans le ciel et cacha aux regards Sountada et ses filles, les étoiles.


Braolto, l'armateur, était resté à quai. Il n'avait pu se résoudre à quitter le navire qu'il venait de finir de faire construire même pour une aussi grande fête que celle qui s'annonçait cette nuit là. Lorsqu'il vit, au loin, les tours de l'île capitale s'écrouler, il ne perdit pas de temps à s'étonner, s'exclamer. Il monta sur le pont et hurla ses ordres à son équipage. Cela nous sauva tous car, au lieu de paniquer, l'équipage obéit comme il le faisait toujours. Et bientôt tous furent prêt à appareiller. Les autres capitaines avaient quitté le bord pour aller festoyer. Braolto passa, de cordages en cordages, d'un navire à l'autre. Partout il ordonna et on lui obéit. « Préparez le départ ! Chargez ces aliments ! Oubliez ces bois rares et prenez les enfants ! »

Plein à craquer de survivants, le navire de Braolto fut le premier à quitter le quai. Les amarres étaient larguées. Mais, à cause de la marée ou par manque de vent, le bateau ne voulait s'éloigner.

Dans les cales, entassés, des hommes, des femmes et leurs enfants, prostrés, écoutaient la fureur de la terre se répandre. Comprenant le danger, contenu dans ce silence, de les voir paniquer, Malimiane, l'épouse de Braolto et mère du bateau, prit sa cithare et se mit à jouer un air apaisant aux tons forts et puissants. Les quelques musiciens qui se trouvaient à bord accompagnèrent la mère dans ses accords. Et tandis que la musique s'élevait, la brise se mit à souffler, les entraînant au loin.

Du moins le croyaient-ils.

De nombreux autres bateaux les suivaient mais le sang rouge de la terre surgit de nulle part, s'envola vers le ciel et retomba en pluie de roches sur les navires qu'il éventra, enflamma. L'eau bouillonnait. Ceux qui sautaient à l'eau y mourraient à l'instant où ils y pénétraient.

Braolto ne savait plus que faire pour échapper à la mort. Rien ne pourrait les sauver de la colère de la terre. Il se mit à genoux sur le pont et remercia Hyèmistrée, la mer, de tous les bienfaits qu'elle lui avait accordé par le passé ; Les bonnes prises de pêche et les îles inconnues, les jours de vent mauvais et aussi le beau temps. Du premier jour de pêche jusqu'au dernier instant, les tempêtes bravées, sur le pont, torse nu. Et alors qu'il priait pour la remercier, Hyèmistrée l'entendit du fond de l'océan.

Une vague d'eau verte se leva soudainement ou l'on pouvait croire voir d'étranges créatures. Et, tandis que notre île capitale s'enfonçait, aspirée par les eaux, noyée par l'océan, la vague poussait les navires vers le large, les éloignant des flammes des roches et des sulfures.

Soudain prés du bateau, on entendit un cri. Perché sur un tonneau, un enfant appelait. Braolto lui lança une corde mais l'enfant effrayé ne put pas l'attraper. Braolto la reprit et la noua à sa ceinture. Il plongea vers l'enfant. L'eau ne bouillonnait plus mais elle restait brûlante. Chaque brasse le torturait atrocement. Braolto allait abandonner lorsqu'il se vit entouré par les étranges créatures vertes qu'il avait crû voir dans la vague. Elles l'encourageaient. Par leurs chants elles l'aidèrent à rejoindre l'enfant. Il se détacha, passa la corde autour du tonneau et un signe de main en guise d'adieu, s'enfonça dans les eaux avec les créatures.

L'enfant fut ramené à bord et puis soigné bien que nombreux étaient ceux qui lui en voulaient de la mort de Braolto. Il s'appelait Slentif, enfant abandonné.

Mais lorsque la famine manqua de décimer les équipages des neuf navires survivants et que c'est Slentif qui les sauva tous par une pêche miraculeuse alors ils comprirent que c'était Hyèmistrée qui l'avait envoyé et que l'armateur ne s'était pas sacrifié en vain. Braolto dormirait pour toujours dans les bras de Hyèmistrée. Et l'enfant fut aimé.
Auteur Inconnu.

Panthéon Ennéen

Hyèmisthrée, la mère : Elle est la mer, la nourricière et la protectrice des clans. C'est d'elle qu'est venu le salut. C'est elle qui porte les voiles vers leur destin. Les voiles la représentent sous la forme d'une femme sans age vêtue d'une robe verte sur laquelle se reflètent les chemins des étoiles. Ses bijoux sont d'émeraude.
Sountada, la lune : Lumière dans la nuit, elle éclaire de son savoir nocturne les marchands qui la prient pour leurs affaires. Souvent les échoppes des voiles sont surmontées d'une lune. Les voleurs l'aiment et la craignent car selon son humeur, elle peut autant les aider que les trahir.
Nelties, la danseuse: Jeune femme à la robe orange, elle est celle qui connaît les secrets envoûtements du désir. Priée par les danseurs mais aussi les acteurs, les artistes en général, elle insuffle la passion. Il est d'usage d'entourer d'eau les danseuses pour que la danse de Neltiès ne soit plus la danse du feu mais la danse de l'eau.



La Grande Glace : déesse des eaux glacées, de la vie et de la mort en ces contrée froides ; principalement reconnue par les Graräv ; possible avatar de Hyèmisthrée.
Péloth : dieux de l'espoir... mais c'est pas un bisounours !!! Il est la lumière là où tout est ténèbres. Il semble être apparu suite à l'exil des aïeux du Clan des Neuf Voiles
Féole : dieu des airs, symbole de liberté ; il est particulièrement présent dans la Voile du même nom, qui a placé toute sa confiance en lui, jusqu'à prendre son nom pour se désigner.
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